Communiquer pour accompagner son enfant avec respect et bienveillance
- Angelique PERICHON
- 28 sept.
- 4 min de lecture
La parentalité, ce n’est pas une recette toute faite. C’est plutôt une grande aventure remplie de joies, de surprises, de (petites) galères et… de beaucoup de communication. Car oui, au fond, accompagner un enfant, c’est avant tout apprendre à se parler, s’écouter et se comprendre.
Mais alors, comment instaurer un dialogue respectueux et bienveillant, qui aide nos enfants à grandir en confiance ? Et si on explorait quelques pistes ensemble, sans se prendre trop au sérieux ?
1. Pourquoi la communication est au cœur de la relation parent-enfant ?
Un petit être humain ne naît pas avec un mode d’emploi, ce serait trop beau. Il découvre le monde en testant, en expérimentant… parfois en criant très fort dans le supermarché. Et c’est justement à travers ces interactions que se construit son développement affectif, cognitif et social.
Les neurosciences le confirment : la qualité du lien et de la communication influence directement la construction du cerveau de l’enfant. Comme le rappelle Catherine Gueguen, les paroles et gestes bienveillants nourrissent les circuits neuronaux liés à la confiance et à l’empathie (“Pour une enfance heureuse”, 2014).
En clair : nos mots façonnent leur monde intérieur.
2. Le compliment descriptif : encourager sans étiqueter
On l’a tous dit un jour : « Bravo, tu es trop fort ! ». Mais selon Adele Faber & Elaine Mazlish, de “Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent”, ce type de compliment peut enfermer l’enfant dans une étiquette.
La solution ? Le compliment descriptif. Au lieu de juger, on décrit ce que l’on voit. Exemple : « Tu as pris le temps d’aligner toutes les voitures par couleur, quel sens du détail ! »
Résultat : l’enfant développe sa propre fierté, sans dépendre de notre jugement.
3. Poser des limites… mais avec respect
Respecter l’enfant ne veut pas dire “laisser tout faire”. Les limites sont essentielles, mais la manière de les poser fait toute la différence. Plutôt que de crier « Arrête immédiatement ! », on peut exprimer une règle claire et ferme, mais posée : « Je ne peux pas te laisser taper. Si tu es en colère, tu peux le dire avec tes mots. » (et on agit). Comme le souligne Isabelle Filliozat “J’ai tout essayé !”, 2011, poser des limites dans un cadre empathique aide l’enfant à intégrer les règles sans humiliation.
4. Accueillir les émotions : l’art de l’écoute active
Un enfant qui hurle parce que son biscuit est cassé… ça peut sembler disproportionné. Mais pour lui, c’est une vraie tragédie !
Au lieu de minimiser (« Ce n’est rien »), on peut accueillir : « Tu es triste parce que ton biscuit est cassé, tu aurais voulu qu’il reste entier. »
Cette technique, appelée écoute active (toujours développée par Faber & Mazlish), permet à l’enfant de se sentir compris. Et souvent, une fois entendu, il retrouve plus facilement son calme.
5. Les bénéfices concrets d’une communication respectueuse
Adopter une telle posture n’est pas juste “joli” : c’est profondément utile. Les études en psychologie développementale montrent que les enfants élevés dans un climat d’écoute et de respect développent davantage :
d’empathie (ils reproduisent ce qu’ils vivent),
de confiance en eux,
de compétences sociales solides.
Et côté parents ? Cela réduit les luttes de pouvoir, apaise le quotidien, et permet de savourer plus de moments complices (même quand il faut enfiler les chaussures pour la 15e fois de la journée ).
6. Se rappeler que nous sommes… humains
Soyons honnêtes : on ne peut pas toujours être un parent zen, patient et parfaitement aligné. Il y aura des cris, des erreurs, des “Je n’aurais pas dû dire ça…”. Mais comme le dit Catherine Gueguen, l’essentiel est dans l’intention et dans la réparation : revenir vers son enfant, expliquer, s’excuser si besoin. C’est aussi une formidable leçon de vie pour lui : apprendre que l’erreur fait partie du chemin et montrer comment la réparer.
En conclusion : des mots qui construisent, des liens qui durent
Communiquer avec respect, ce n’est pas une technique, mais un état d’esprit. C’est choisir, autant que possible, de regarder son enfant comme un être en construction, digne d’écoute et de considération.
Chaque mot, chaque geste est une petite pierre qui bâtit le pont entre nous et lui. Et si parfois on trébuche, ce n’est pas grave : on avance ensemble, main dans la main. Parce qu’au fond, la parentalité, ce n’est pas être parfait. C’est être présent, vrai, et ouvert à l’autre.

Sources :
Faber, A., & Mazlish, E. (1997). Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent.
Gueguen, C. (2014). Pour une enfance heureuse : repenser l’éducation à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau.
Filliozat, I. (2011). J’ai tout essayé ! Oppositions, pleurs et crises de rage : traverser sans dommages la période de 1 à 5 ans.
Siegel, D., & Bryson, T. (2012). Le cerveau de votre enfant.
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