Fratrie : câlins, disputes et jalousie… comment trouver l’équilibre
- Angelique PERICHON
- il y a 1 jour
- 3 min de lecture
Qu’on soit l’aîné, la cadette ou “le petit dernier”, trouver sa place dans une fratrie n’est jamais une évidence. Les relations entre frères et sœurs sont souvent faites de rires, de câlins complices… mais aussi de chamailleries (parfois bruyantes). Et quand la rivalité ou la jalousie s’invitent, les parents se demandent : est-ce normal ? faut-il s’inquiéter ? comment réagir ?
Bonne nouvelle : non seulement c’est normal, mais c’est aussi formateur !
Pourquoi nos enfants se disputent (si souvent) ?
Les disputes font partie intégrante du développement de l’enfant. Elles permettent d’apprendre à s’affirmer, se différencier, trouver sa place, se préparer à la vie sociale.
Bref, un entraînement grandeur nature aux relations humaines ! Bien sûr, quand les conflits sont incessants, cela peut peser lourd sur le climat familial. Dans ces cas-là, un accompagnement parental aide souvent à mieux comprendre ce qui se joue et à retrouver un quotidien plus serein.
Faut-il intervenir dans les disputes ?
Souvent, on joue l’arbitre : on prend le parti de celui qui nous paraît le plus fragile, ou on punit celui qu’on juge “coupable”. Problème : cette posture, même bien intentionnée, installe rapidement un sentiment d’injustice. L’un se sent rabaissé, l’autre prend la grosse tête. Résultat : on éteint peut-être le feu sur le moment, mais on jette de l’huile dessus pour plus tard.
Une alternative ? Aider les enfants à s’auto-réguler.
Dans les conflits mineurs : les laisser chercher leurs propres solutions.
Dans les conflits plus musclés ou récurrents : sécuriser et ouvrir un espace de dialogue.
Notre rôle n’est alors plus celui d’arbitre, mais de médiateur :
encourager à exprimer ce qu’ils ressentent,
reconnaître leurs besoins,
les guider vers un compromis équitable.
Comparer ses enfants : une fausse bonne idée
On le fait tous, souvent sans y penser :
“Regarde comme ta sœur a bien rangé sa chambre…”
“Ton frère, lui, a réussi à finir son assiette !”
Même quand la comparaison est positive, elle fait mal. Pourquoi ? Parce qu’elle génère colère, découragement et rivalité. Ce qui marche mieux : décrire simplement ce que l’on observe. Exemple : “Je vois que le sol de ta chambre est libre, tu as pris le temps de bien faire !” Avec ce type de feedback, l’enfant se sent reconnu pour ce qu’il fait, pas comparé à ce que fait son frère ou sa sœur.
Jalousie, rivalité… comment les accompagner ?
💡 Quelques repères utiles :
Ne pas forcer l’amour fraternel. Les enfants n’ont pas à “s’aimer sur commande”. Cherchons plutôt à leur apprendre à communiquer, à se respecter et à trouver leurs propres solutions.
Ne pas donner la même chose à chacun. Équitable ne veut pas dire identique. Chaque enfant a des besoins spécifiques. Leur expliquer que l’on cherche à répondre à ces besoins, et pas à distribuer “juste pour être juste”, change beaucoup de choses.
Se rappeler des besoins cachés derrière les disputes. Souvent, elles traduisent : un besoin d’appartenance (et d’attention), un besoin de poser ses limites personnelles, un besoin d’apprendre à réguler ses émotions, un besoin de s’exercer à résoudre des conflits.
Les querelles, même agaçantes, deviennent alors des occasions d’apprentissage.
Et nous, parents, dans tout ça ?
Accompagner une fratrie, ce n’est pas viser l’harmonie permanente (spoiler : ça n’existe pas). C’est plutôt apprendre à transformer les tensions en occasions d’échanges et de croissance. Il existe de nombreuses méthodes pour soutenir les enfants dans leur communication, développer leur autonomie et nourrir ce sentiment d’appartenance dont ils ont tant besoin.
Au fond, les disputes font partie de la vie de famille. Mais elles n’empêchent pas les câlins du soir, les rires complices… ni la magie unique des liens fraternels.

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