Touchée coulée?
- Angelique PERICHON

- 15 nov.
- 4 min de lecture
Qu'ai-je fais ces derniers temps pour prendre soin de celles et ceux que j'aime?
Qu'ai-je fais ces derniers temps pour moi?
Qu'ai-je fais ces derniers temps pour faire ce que j'aime?
Mais qu'est-ce que j'aime faire en fait?
Qu'ai-je fais ces derniers temps pour prendre soin de moi?
Et en fait, qu'ai-je fais ces dernières années?
Je suis devenue mère et je me suis perdue. Il y a eu des hauts et des bas. Des hauts très hauts et des bas très bas.
J'ai lutté longtemps pour être la mère, la femme, l'amie que l'on s'attendait que je sois. Celle que je voulais être, pas parfaite, non, je sais que c'est irréaliste mais être celle à qui l'on ne peut rien reprocher, celle qui ne fait pas de vague, celle qui est -ou semble- très investie, celle qui sait garder son calme, celle sur qui on peut compter, celle qui est toujours là pour écouter, la généreuse, la douce et aimante maman. J'avais beaucoup d'espoirs sur cette femme là. Une icone, une déesse...
Mais voilà la réalité m'a rattrapé
Ma combativité laisse place à la fatigue. Et avec la fatigue vient la lutte plus féroce encore, une lutte contre nature. Puis une goutte de d'eau un jour, venue de je ne sais où, provoque un gros boum intérieur, puis plus rien... Plus de fougue, plus d'envie, plus de sympathie, plus de vrais sourires (pas ceux que tu te colle sur la bouche pour faire bonne figure), plus de rires, de joie, de plaisir, plus d'amour! Juste plus rien, un vide. Comment est-ce possible???
Pour ne pas éveiller les soupçons, pour ne pas me justifier, pour ne pas "perdre" mon temps à m'occuper de moi je prend soin d'effectuer les tâches nécessaires, "de base". Une espèce de baisse de régime aux yeux de tous (image oblige) mais à l'intérieur un tsunami qui me demande toute mon énergie pour rester la tête hors de l'eau.
Voilà, la petite Angélique qui fini par hurler à l’intérieur de moi de s'occuper d'elle.
Elle m'a bien envoyé des signaux, cet été là à boiter puis ces journées entière à rester dans le noir pour cause de migraines. Je somatise me disait-on, j’acquiesçais sans vraiment chercher à en comprendre le sens profond et sans ouvrir les yeux sur le message caché.
Mais qu'ai-je fais ces dernières années pour en arriver là?
Tu veux que je te dise? Rien, justement rien. Totalement inactive que je me suis désinvestie de moi-même et je crois simplement que j'ai perdu confiance en moi. Je ne me connaissais/reconnaissais plus. Tellement que j'attendais que quelqu'un me prenne par la main et m'accompagne, que dis-je... Me prenne en charge oui! Mais ce travail là ne peut être fait que de l'intérieur. Justement l'inaction m'a amené.
Alors quoi, Et bien "lui" aurais du savoir (mon amoureux). Lui qui m'a connu avant et qui m'a vu sombré au quotidien. Il était là quand tout à basculer. Pourquoi IL n'a rien fait? Voilà ce que j'aurai pu m'entendre dire.
Maintenant je sais
Maintenant je sais que moi seule étais capable de m'en sortir.
J'ai eu besoin de me laisser aller là ou je n'aurai jamais imaginé oser aller, il m'a fallut me débarrasser du poids du regard des autres pour pouvoir aller suffisamment loin dans ma dérive.
Mon parcours (et l'univers?) me fais rencontrer des personnes formidablement inspirantes, Pleines de douceur, de bienveillance, d'authenticité. Je découvre le développement personnel et... Ah voilà! J'ai mis le doigt là dessus mais moi qui me vantais d'être franche et de ne pas avoir peur de dire les choses je me cachais bien le fait que à moi je ne savais les dire ces choses. Remarque je ne pouvais pas les dire étant donné que je n'en avais même plus conscience. Je taisais tellement mes besoins et puis "j'avais tout pour être heureuse".
Seulement voilà : Maman mais pas que! J'avais pourtant bien entendu de parler de "si ça ne va pas, ne pas hésiter à demander de l'aide"... Je ne me suis pas sentie dérivée, je n'ai donc pas demandé d'aide. Et de toute façon ma fierté m'en aurait surement empêché à l'époque.
Pourtant suivie aujourd'hui et aidée non pas par une personne mais par tout un tas! Et c'est ce que nous avons perdu dans beaucoup de foyers. Tu connais l'adage "il faut tout un village pour élever un enfant"? Je pense que le village est aussi utile en soutien à la maman.
Si tu te reconnais même un peu dans mon partage je t'invite à prendre soin de toi et d'envisager quel serait le premier pas pour aller à la rencontre de ta part qui tire le signal d'alarme...
Quant à moi je suis une maman en re-construction, je suis une Femme en devenir. Ce travail est long et j'ai aujourd'hui la vision de tout les possibles, de toutes les opportunités qui s'offrent à moi.
Je te souhaite à toi aussi de changer tes lunettes et de voir les couleurs de ta vie.

(Ma BFF est partie habiter loin. Tu vois de quoi je parle? Cette personne a qui tu dis tout le bon et le mauvais, qui te connais pour de vrai. Ces moment où tu décharge. Ma fidélité ne m'a pas permis d'aller aussi loin avec personne en tout cas dans la durée. Je crois que ça m'a manqué et je ne savais même pas que j'en avais autant besoin. Je le sais maintenant pourtant : c'est en laissant les émotions sortir que nous nous en libérons)





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